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Peintres belges


Angeli marc

MARC ANGELI Cette quêted’absolu, Marc Angeli la partage avec Dan Van Severen qu’il a rencontré lorsquecelui travaillait à Liège et avec lequel il a exposé. Il y a une parenté, uncousinage, pourrait-on dire, entre les deux. Une recherche analogue desoi-même, chez l’un et l’autre, même si, au final, le résultat est différent. Le rejet del’image,  ne s’est pas imposéimmédiatement. Ses monochromes sont un aboutissement. Jeune plasticien, MarcAngeli est parti d’une figuration.  Dumodèle vivant, il est passé au paysage dont il captait et isolait les élémentsde plus en plus essentiels. Amoureux de l’âpre nature, de la montagne, lapierre, le bois, l’artiste s’est imprégné du bleu du ciel, du blanc laiteuxd’un nuage ou d’un mur chaulé, d’un vert de feuille, d’un jaune colza, d’un tonprofond de vin. A un certain moment, insatisfait d’une figuration redondante,il passe le pas, saute dans le vide, franchit le pont vers le seul visible quile satisfasse : la couleur.   Une couleur par œuvre posée sur une surface qui est aussi un volume. Enfait, il s’agit moins d’un rejet de l’image que de l’amplification, laconcentration de l’esprit, de l’œil, du toucher, de l’odorat même,concentration sur un fragment, un échantillon, du Réel qui  incarne et résume le monde entier. Depuis 20 ans, Angeli construit son œuvre avecdes matériaux on ne peut plus naturels. Chaque pièce a son aventure singulière quicommence par le choix du support : un morceau de  bois carré ou rectangle de dimension modeste,bois trouvé, au hasard, d’essence exotique ou familière, bois pesant son âge etson histoire. C’est ce bois, avec sa densité propre, saconsistance et son format qui va conditionner l’habit de couleur. Aprèspréparation, la surface plane sera méticuleusement peinte. Sans entrer dansl’alchimie du processus, sachons que,  fidèle à cette nature qu’il aime et respecte,Marc Angeli compose ses couleurs mêlant aux pigments naturels colleanimale, vin rouge, miel, cire d’abeille, colle de peau de lapin ou huiled’olive, plâtre, etc.   Et nous spectateurs, visiteurs nous voilàsollicités par cette surface colorée dense, frémissante de toutes sescomposantes,  à cette surface coloréeunique dans tous les sens du terme – unique parce qu’elle n’existe qu’à un seulexemplaire et unique parce qu’il s’agit de monochrome, d’une modeste surfacecolorée à l’épiderme velouté,  mat,luisant, scintillant parfois. La couleur semble surgir du support même et, parun curieux sortilège, l’œuvre n’en finit pas de varier, de vibrer avec sonmilieu atmosphérique. Si, pour reprendre l’audacieuse définition de SaintBernard, « Dieu est longueur, largeur et profondeur », l’œuvre deMarc Angeli y ajoutant une couleur, nous donne un morceau d’éternité. Je vous remercie de votre attention et souhaiteà ces expositions toute l’attention et  succès qu’elles méritent.


14/01/2013
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Angeli Marc


01/03/2013
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Michel Bocart

Michel Bocart    « Le clair et l’obscur ne s’épousent-ils pas ?    Qu’elles se couvrent de ténèbres ou s’enivrent de lumièreaérienne, qu’elles plongent au plus opaque du néant ou se difracte dansl’infini d’un horizon bleuté, les dernières toiles peintes par Michel Bocartnous livrent deux faces d’une même réalité, deux dimensions d’une même pensée,deux instants d’une même  conscience. Tenter deserrer pour un instant précis (une heure, une minute inscrites sur l’œuvre même)le mystère du monde, vouloir par la matière originelle du sable, exprimer lesilence têtu de la nuit ou l’impalpable lumière des hauteurs, peut être perçucomme une invitation au voyage intérieur. Temps et Espacenourrissent la réflexion de l’artiste depuis longtemps, depuis toujours.  Sacré défi que de traduire dans les limitesdu tableau son ressenti du Temps qui n’existe que par lui et de l’Espace quisemble l’ignorer. En regardant ses toiles, nous voilà pourtant  projetés hors de la durée et dans un ailleurspermanent. Aux toiles monochromes noires qued’aucuns auraient pu prendre pour une négation du Réel, répondent encontrepoint des œuvres lumineuses,  textures indissociables d’un même univers. Le peintresemble vouloir nous dire qu’il est parfois nécessaire de tourner un moment sonesprit vers le dedans du Rien, de traverser les rudes nuits intérieures pourjouir pleinement de la joie d’une clarté gagnée pied à pied. Intimistes oujubilatoires, claires ou obscures,  lesœuvres de Michel Bocart nous rappellent certes notre propre insignifiance maisnous disent aussi la formidable aptitude de l’Homme à défier l’Espace et àdompter le Temps. La dimensionspirituelle de ses tableaux ne doit cependant nous masquer les qualités raresde l’artisan-peintre, explorant les mille et une ressources de son art, lessubtiles nuances de ses pigments colorés livrés avec une juste économie, lasensualité tactile de ses matières donnant à ses toiles un épiderme appelant lacaresse, les profondeurs obtenues d’une ombre, d’une mer, d’un ciel, d’un videou d’un silence. Des toiles à méditer sans modération. LouisRichardeau, novembre 2012


14/01/2013
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